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LA FILLE D’ARSENE LUPIN

Nouvelle de Gérard MOREL parue dans le N° 2625

de l’hebdomadaire NOUS DEUX (21 Octobre 1997)

 

Zelda avait pourtant attendu le dernier samedi de septembre avec impatience. Pour une fois, Charles, son fiancé, ne serait pas obligé de retourner travailler dans le cabinet d’avocat de son père.

A travers les doubles rideaux, le soleil filtrait sur la courtepointe en dentelle de leur lit, et Zelda voulait en déduire que le temps serait superbe ce jour-là. Peut-être iraient-ils ensemble canoter sur la Marne, une dernière fois avant l’hiver...

La jeune femme se leva en prenant bien garde de ne pas éveiller Charles, et partit vers la cuisine pour faire chauffer du thé, des toasts et des oeufs. Mais, au moment de rapporter à son amant ce qu’il considérait comme un « adorable breakfast », elle fit un faux mouvement. Pour empêcher le plateau de se renverser, elle ne put éviter de laisser tomber la salière.

-Zut! un mauvais présage, pensa-t-elle malgré elle, en se souvenant de ce qu’affirmait la vieille Cousine. Une salière renversée annonce une dispute ou une rupture.

Mais, comme Zelda n’était guère superstitieuse, elle oublia l’incident et regagna la chambre.

Charles, que le bruit avait réveillé, venait d’ouvrir la fenêtre. Dans la rue, un vendeur de journaux criait à la cantonade les derniers titres de l’actualité:

« A Londres, un valet de chambre se suicide en apprenant le mariage de son maître. A Bombay, un maharadjah a été écrasé par son propre éléphant blanc... Une nouvelle dévaluation de la monnaie allemande est prévisible. »

-Chaque pays possède ses propres catastrophes, fit observer Charles en souriant.

Mais Zelda ne l’écoutait plus. Soudain terrorisée, elle entendait le crieur de journaux annoncer que, à bord de l’Orient-Express, l’inspecteur Ganimard venait de passer les menottes à Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur...

Effondrée, la jeune femme se souvint de la mise en garde émise par la salière renversée et en conclut qu’elle ferait peut-être bien de devenir superstitieuse. Car l’arrestation d’Arsène Lupin allait l’obliger à rompre ses fiançailles.

Elle posa le plateau sur le lit. A cet instant, elle aurait eu besoin de pleurer, de se confier à quelqu’un mais, devant le choc de cette nouvelle, elle ne pouvait plus espérer de compréhension, pas même de la part de Charles.

Désespérée, elle revécut en quelques secondes tout son passé, et surtout ses liens avec le célèbre cambrioleur. Elle avait cru pouvoir fuir ses souvenirs en les maquillant, mais la vie s’avère souvent moins simple qu’on ne le souhaite...

Toute gamine, élevée dans le digne pensionnat des Dames de Saint-Maur, Zelda ignorait encore la honte. Elle avait sept ans lorsqu’elle avait réalisé pour la première fois qu’elle était la fille du plus célèbre voleur de diamants. La photo d’Arsène Lupin paraissait régulièrement à la une des journaux, mais ses voisines de classe l’évoquaient avec l’admiration qu’on réserve d’habitude aux héros de feuilletons policiers. On demandait à Zelda comment son père avait réussi à dérober le diamant rose du tzar, ou encore pourquoi il refusait d’épouser la comtesse de Cagliostro, fausse aristocrate mais authentique aventurière avec qui il parcourait le monde, de croisières en safaris, entre deux cambriolages... Rien n’avait jamais réussi à le changer: il n’aimait la vie qu’à travers les diamants et les dames. Et Zelda s’était accoutumée à cette situation. Elle en souffrait seulement lorsqu’un journal annonçait la disparition d’un bijou historique, car elle vivait alors dans l’angoisse que son père se fasse arrêter au cours des semaines suivantes. Heureusement, Lupin parvenait presque toujours à se cacher sous une nouvelle identité, ou à s’inventer un alibi. Parfois même, mais le cas était plus rare, il était réellement innocent. Zelda suivait ses aventures avec autant d’angoisse que de fierté.

Après sa réussite au brevet supérieur, elle était allée vivre à Etretat, la ville natale de sa famille. Un matin, sur la plage, face à la célèbre Aiguille Creuse où Arsène Lupin entassait ses trésors, elle avait fait la connaissance de Charles.

Tout en admirant les falaises, le jeune homme avait expliqué à Zelda qu’il habitait Paris mais venait passer tous ses étés sur la côte normande, pour jouer au tennis et faire de la voile. Dernier descendant d’une dynastie de juristes, notaires ou magistrats, il venait d’achever à son tour ses études de droit et s’apprêtait à devenir avocat, dans le pur respect de la tradition familiale. Amoureuse et conquise, Zelda avait accepté de le suivre à Paris. Sans toutefois trouver le courage de lui avouer qui était son père.

Pour éluder les sujets embarrassants, il lui avait suffi de maquiller quelques souvenirs. Par exemple, elle avait commencé par faire repeindre le portrait d’Arsène Lupin en costume de capitaine de la Marine Royale. Ce qui n’était qu’un demi-mensonge, puisque Lupin avait commencé son service militaire dans la marine et il aurait pu finir capitaine, si on ne l’avait pas chassé pour avoir dérobé les bijoux de la femme du commandant de bord.

De même, elle prétendait que ses boucles d’oreilles en diamants lui avaient été léguées par une grand-tante favorite d’un ministre, ce qui à tout prendre était plus convenable que la réalité. En fait, Arsène Lupin avait dérobé ces bijoux dans un grand hôtel londonien, à une femme du monde censée se trouver sur la Côte d’Azur: pour ne pas avoir à se justifier devant son riche compagnon, la dame avait renoncé à porter plainte, et Lupin n’avait même pas eu besoin de brader les boucles d’oreilles à un receleur.

-Tu parais préoccupée, s’étonna Charles en beurrant ses toasts, surpris par le silence de sa fiancée.

Il ne pouvait évidemment pas se douter qu’elle était en train de chercher comment s’enfuir avant la fin de la journée, sans éveiller sa méfiance. Elle se rapprocha de lui, pour sentir encore une fois le discret parfum de sa peau, à la racine des cheveux... Il se montra aussitôt rassuré.

-Où veux-tu que nous allions, cet après-midi ? demanda-t-il.

Elle fit un effort pour parvenir à lui sourire:

-Je... Si tu t’absentes une heure, je te promets une surprise! Tu veux bien ? insista-t-elle, comme par jeu.

Et, pour qu’il ne remarque rien de son trouble, elle courut s’enfermer dans la salle de bains, puis prétendit vouloir rester seule sur le balcon à rempoter du lierre blanc.

Le pire, c’est que cette séparation était aussi indispensable qu’absurde!

Car elle était convaincue de l’amour que lui portait Charles et elle devinait qu’il n’aurait pas hésité à braver sa famille pour épouser la fille d’un gentleman-cambrioleur, si seulement elle lui avait révélé la vérité dès le début. Mais au moment de leur rencontre, elle avait craint de le choquer. Puis, lorsque Charles lui avait proposé de venir habiter chez elle, elle n’avait trouvé ni la force de refuser, ni le courage de lui avouer ses mensonges.

Désormais, il était trop tard.

Zelda disposa n’importe comment le lierre blanc qui escaladait la terrasse, et attendit que Charles aille assister au départ des courses à l’hippodrome de Longchamp, pour entasser à toute allure ses vêtements et ses souvenirs, dans deux grandes valises. Elle n’avait jamais oublié le conseil que lui avait autrefois donné son père, avant de fuir en Amérique du Sud:

-Il faut toujours ranger ses affaires indispensables dans un seul placard. De façon à pouvoir boucler rapidement ses valises, en cas de besoin...

Lui-même demeurait fidèle à ce principe, ce qui lui permettait de demeurer toujours élégant, de palaces en prisons.

Vingt minutes plus tard, Zelda hélait un fiacre, pour se faire conduire jusqu’à la gare Saint-Lazare. Dans quelques semaines, bien sûr, elle reprendrait contact avec Grognard, le secrétaire et confident d’Arsène Lupin, qui la logerait dans l’une des propriétés de son père. Mais ce soir, pour arriver à supporter le choc de sa rupture, elle avait besoin de revenir à Etretat, et de se laisser dorloter par Cousine.

Malgré ce surnom affectueux, Cousine n’avait jamais été apparentée à la famille Lupin. Elle ne comptait pas non plus parmi les anciennes amours du gentleman-cambrioleur, ni même parmi ses complices. Non. Mais elle était bien davantage. Du temps où elle occupait un poste d’infirmière, elle avait enlevé du bras d’Arsène une balle de revolver, et avait ensuite veillé sur sa convalescence sans poser la moindre question. Ce qui lui avait valu la reconnaissance définitive de Lupin, qui répétait volontiers:

-J’ai connu des femmes plus belles ou plus amoureuses, mais jamais aussi discrètes que Cousine.

C’était chez elle que Zelda pourrait chercher l’apaisement, en parlant librement de Charles ou au contraire en pleurant sur lui en silence. Cousine savait consoler, comprenait tout et ne se choquait de rien.

Ce soir-là, la vieille dame se tenait devant le portail de sa ferme lorsque Zelda arriva chez elle, et elle l’accueillit sans manifester la moindre surprise.

-...Oui, je sais, ma chérie, je lis les journaux, moi aussi! Arsène est fou, de récidiver, malgré son âge.

Zelda prit sa défense, en rappelant que l’âge n’était pas un argument opposable aux héros. Depuis Robin des Bois et...

-Humm..., l’interrompit Cousine en souriant, n’exagère pas. Ton père n’est pas Robin des Bois, il n’a jamais partagé ses diamants avec quiconque.

Certes. Il les aimait trop pour cela. Il entreposait ses pierreries dans une grotte secrète, dissimulée parmi les falaises d’Etretat. La nuit, il revenait parfois les caresser, ou comparer leur éclat à la lueur d’une bougie. Il allait d’ailleurs jusqu’à payer des historiens pour retracer le passé de ses bijoux les plus nobles.

-Moi aussi, je vieillis, mais du moins je m’en rends compte, ajouta Cousine sans aigreur.

Zelda était en train de s’en apercevoir. Désormais, Cousine ne quittait plus ses besicles et se voûtait davantage. Même ses rosiers, sur la façade de la ferme, n’étaient plus taillés aussi régulièrement qu’autrefois.

-Maintenant, conclut gaiement la vieille dame, je me consacre principalement à la tapisserie.

-Tu t’es enfin décidée à t’y mettre ? sourit Zelda.

Car depuis plusieurs années, Cousine rêvait de se lancer dans la reproduction de grandes tapisseries médiévales. Dans ce but, elle accumulait des pelotes de fils multicolores, qu’elle entassait dans un large panier en osier tressé, négligemment posé sur la table du séjour.

A chaque printemps, elle se jurait de tisser dès l’hiver prochain des « Dames à la licorne », des « Mandragores captives » ou les « Chevaux ailés de Mycènes ». Car elle n’aimait que les animaux fabuleux, les monstres sortis de l’imagination de conteurs anciens.

Effectivement, à côté du poêle à charbon, Zelda aperçut sur un canevas l’esquisse d’une sirène amoureuse d’un centaure.

-C’est magnifique, s’écria-t-elle, sincèrement admirative.

-Non, c’est la preuve que je n’ai plus assez de forces pour jardiner. Alors, je tue le temps...

Mais la nostalgie convenait mal à Cousine, trop volontaire pour s’apitoyer sur elle-même.

-Zelda, ne prétends pas que tu es venue seulement pour admirer mes animaux imaginaires. Je ne le croirais pas. En ce moment, tu devrais chercher le réconfort auprès de ton fiancé, ou bien essayer de voir ton père. Que se passe-t-il ?

Il était inutile de lui dissimuler la vérité. D’ailleurs, Zelda avait besoin de raconter sa fugue.

-Tu n’aimes donc plus Charles ? s’étonna Cousine.

-Si, bien sûr. Mais j’ai peur. Des réactions de sa famille et, plus encore, de son jugement. Je préfère le quitter plutôt que lui avouer que je lui ai menti. Est-ce que je peux rester chez toi ?

A sa grande surprise, Cousine ne montra guère d’enthousiasme:

-Quelques jours, oui, bien sûr. Mais pas davantage. Sauf si Charles t’interdisait de revenir, évidemment.

Zelda la regarda avec stupeur:

-Tu n’as donc pas compris ? Je l’ai quitté. Définitivement.

-C’est surtout toi qui n’as rien compris, sourit Cousine. Au fil des jours, sa présence te manquera de plus en plus. Tu voudras le revoir, tu désireras même ses reproches. Et lui, il sera si heureux de te retrouver qu’il oubliera que tu as manqué de confiance en lui. ...Bref, puisque nous avons quelques jours à passer ensemble, pourquoi n’irions-nous pas rendre visite à ton père, au parloir de la prison ? Avant qu’il s’évade, nous pourrions lui porter un cake aux abricots, comme il les aime...

-Ah non, protesta la jeune femme. Accorde-moi du temps pour lui pardonner ses extravagances!

-Tant pis, marmonna Cousine sans trop insister. S’il s’évade avant, je t’aurai prévenue.

Leur vie à toutes deux retrouva très vite les repères d’autrefois. Zelda se rendait utile en taillant les rosiers et les arbustes nains, ce que Cousine n’arrivait plus à faire. Le soir, réunies face à la cheminée, elles évoquaient les plus folles aventures d’Arsène Lupin, avec la même indulgence amusée.

-C’est drôle, constatait Zelda, on a l’air d’être heureuses.

-Du moment qu’on se contente de faux-semblants... soupirait alors Cousine. Ce doit être une maladie héréditaire chez vous, les Lupin. Ton père joue à se croire jeune, jusqu’à ce qu’on l’arrête en flagrant délit. Et toi, tu te répètes que tu es heureuse, alors que tu es si inquiète pour Charles que tu ne prononces même plus son nom... Il n’y a décidément que moi de réaliste dans votre sacrée famille!

Le juge refusa à Arsène Lupin le bénéfice de la liberté provisoire, ce qui mit Cousine en rage:

-Evidemment! Il a choisi comme avocat l’un des plus chers d’Europe! Une gloire du Barreau qu’on ne peut se payer que si on a dérobé le trésor des rois de France! Un tel avocat, ce n’est pas un défenseur, c’est à lui seul une présomption de culpabilité! Je me demande à quoi pense ton père...

C’était la première fois que Zelda voyait Cousine vibrer de colère. Elle grondait tout en triturant ses pelotes de fils, qu’elle mélangeait sans s’en apercevoir.

-Bon, décida-t-elle enfin, en rejetant bruyamment son panier d’osier, je vais encore devoir m’occuper de lui! Dès demain!

Et elle semblait prise d’une frénésie soudaine.

-Je t’aurais volontiers proposé de m’accompagner, affirma-t-elle, mais il est plus urgent de greffer les mirabelliers.

La jeune fille resta donc seule à la ferme.

Elle s’occupa des arbres fruitiers, désherba une allée et, au moment où la nuit commençait à tomber, eut l’idée de ranger les fils multicolores de Cousine.

Il y avait une bonne douzaine de pelotes enchevêtrées, dans un tel désordre que la vieille dame impatiente avait dû renoncer à les démêler. Après un quart d’heure où Zelda ne parvint qu’à les emmêler davantage, elle se résolut à couper l’un des fils pour essayer de dénouer l’ensemble. A tout hasard, elle choisit de sacrifier la pelote verte, qu’elle coupa à plusieurs reprises. Des bouts de fil s’éparpillèrent et Zelda put du moins dégager cette pelote... Ce qu’elle entrevit alors la stupéfia: le fil avait été enroulé par Cousine, non pas autour d’un morceau de carton, mais sur une authentique émeraude. Stupéfaite, Zelda entreprit aussitôt de défaire les autres pelotes. Chacune servait de cachette à une pierre, assortie à sa couleur. Il y avait des saphirs cachés sous les fils bleus, une améthyste dans la laine violette et un énorme rubis se dissimulait dans la pelote rouge.

Agenouillée parmi les pierreries, la jeune femme cherchait une explication à ce qu’elle venait de découvrir: Cousine était-elle, comme son père, une voleuse de bijoux ? Non, c’était invraisemblable. Et pourtant...

Dès son retour, cinq jours plus tard, Zelda lui posa la question. Ce qui fit éclater de rire la vieille dame:

-Moi qui ai passé ma vie au chevet des malades! Ton hypothèse est tellement ridicule qu’elle en deviendrait flatteuse!!! Mais non, voyons, l’explication est plus simple. Tu sais que ton père collectionne les diamants. Or, au cours de ses cambriolages, comme il n’avait pas toujours le temps de faire un choix, il a parfois dû emporter d’autres pierres en même temps que son butin: des émeraudes, des rubis ou même de simples aigues marines. Beaucoup de receleurs auraient été ravis de lui racheter ces joyaux qu’il méprisait, mais il refusait de les vendre, il craignait que cela nuise à son prestige de collectionneur de diamants. Si je n’avais pas été là, je n’ose pas imaginer ce qu’il en aurait fait. Heureusement, je suis économe, et je les ai conservés soigneusement, pour le jour où il pourrait en avoir besoin. J’ai eu l’idée de les dissimuler dans des pelotes de fil. C’est même la raison pour laquelle je promettais toujours de me lancer dans la tapisserie! Et puis, l’idée a fini par me tenter et je me suis surprise à dessiner pour de bon sur des canevas. Là! Es-tu satisfaite ?! D’ailleurs, même si tu n’avais pas découvert aujourd’hui mon petit secret, je te l’aurais révélé. Car je vais devoir brader quelques pierres pour payer les honoraires de l’avocat que j’ai trouvé.

-Qui est-ce ? interrogea Zelda.

-Celui qui conviendra à ton père. Il est jeune et inexpérimenté, ce qui lui vaudra la confiance des magistrats le jour du procès. Mais surtout, il est soucieux de saisir sa chance. Il sait que le procès d’Arsène Lupin attirera l’attention des journalistes et que cela suffira à le faire connaître. Bien entendu, personne ne doit se douter que c’est son futur beau-père qu’il va défendre!

Et, avant que Zelda n’ait assimilé le sens de la dernière phrase de Cousine, celle-ci ajouta:

-Ah non, ne proteste pas! Tous les avocats de Paris rêvent de défendre Arsène. Il serait idiot que Charles laisse passer sa chance! Ce soir même, il annonce triomphalement à sa famille qu’il a été choisi par Lupin. Son père, ses oncles et ses cousins en resteront béats d’admiration.

Zelda prévoyait encore quelques objections:

-Lorsqu’ils sauront que je suis la fille d’un cambrioleur.. Mais Cousine haussa les épaules:

-Peu importe. Charles leur fera croire qu’il t’a séduite exprès pour pouvoir défendre ton père et assurer sa carrière. Et ils se féliciteront d’avoir un héritier aussi malin. A propos, même si tu ne t’en soucies guère, Charles se mourait d’inquiétude depuis ta disparition. Il t’attend dans le jardin et si tu ne le rejoins pas très vite, il va piétiner mes rhododendrons!

-C’est vrai ? s’écria Zelda, tout en hésitant entre le rire ou les larmes.

Sans écouter la réponse, elle courait déjà vers lui. Tandis que, pour retenir son émotion, Cousine bougonnait:

-Retiens-le un moment sous les mirabelliers, le temps que je rembobine mes pelotes: toutes ces pierres précieuses éparpillées, cela fait terriblement désordre, non ?!

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